Cette année, la campagne invite chacun à parler ouvertement du suicide. L'objectif est de déconstruire la stigmatisation qui l'entoure et de favoriser l'ouverture d'esprit, la compréhension et le soutien. "Il y a encore beaucoup de timidité, d'incertitude et de crainte à l'idée d'aborder ouvertement les pensées suicidaires. Les gens ont souvent peur de dire un mot de travers ou de déclencher des idées noires Pourtant, aucune preuve scientifique ne montre que poser des questions sur ces pensées ou en discuter peut les provoquer ou les aggraver", déclare Gwendolyn Portzky, la directrice du Centre flamand d’expertise sur la prévention du suicide.
Que pouvez-vous faire?
- Ecouter sans juger: si vous pensez qu'un de vos proches traverse une période difficile, demandez-lui sincèrement comment il se sent et écoutez-le attentivement, sans jugement. Se sentir écouté et compris peut déjà faire une grande différence.
- Reconnaitre les signes : si une personne se replie sur elle-même, présente des symptômes dépressifs, parle de la mort ou du désespoir, ou si vous remarquez des changements de comportement... n'hésitez pas à lui en parler.
- Soutenir la personne : vous n'êtes pas obligé(e) de jouer les psychologues, mais vous pouvez offrir un soutien en étant une oreille attentive. Encouragez la personne à chercher de l’aide professionnelle et proposez-lui de faire ce premier pas ensemble, par exemple en appelant un médecin généraliste.
- Briser le tabou : parler ouvertement du suicide peut inciter davantage de personnes à demander de l'aide avant qu'il ne soit trop tard.
- Participer à des activités : Divers événements sont organisés dans le monde entier, tels que des marches, des cérémonies lumineuses et des rencontres éducatives. Par exemple, l’action "Light a Candle" est une initiative mondiale. En allumant une bougie à votre fenêtre à 20h, vous montrez votre soutien aux survivants du suicide et rendez hommage à ceux qui nous ont quittés.
- Prendre soin de soi : lorsque vous soutenez quelqu'un, il est aussi essentiel de prendre soin de vous. Prenez le temps de gérer vos propres émotions et votre stress, et n’hésitez pas à chercher du soutien si nécessaire. Cela vous permettra d’être plus efficace et empathique envers les autres.
De nombreux préjugés
Le suicide fait encore l'objet de nombreux préjugés. "Une tentative de suicide est une recherche d'attention" en fait partie. Pourtant, chaque tentative doit être prise au sérieux, car il s'agit d'un des principaux facteurs qui poussent à une récidive. Chaque tentative témoigne d'une profonde détresse. Ignorer la situation est une occasion manquée de prévenir une aggravation du comportement suicidaire.
Un autre préjugé courant est de croire que "les gens qui en parlent ne passent pas à l'acte". Pourtant, la grande majorité (55 à 90 %) des personnes décédées par suicide avaient exprimé des signes avant-coureurs. En parler constitue une étape cruciale pour prévenir un passage à l'acte.
Le processus suicidaire est souvent long – en moyenne 2 ans et demi s’écoule entre le début des pensées et le passage à l’acte. Il n’est donc généralement pas impulsif, mais résulte de nombreux facteurs biologiques, psychologiques, psychiatriques et sociaux. Souvent, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. En parlant des pensées suicidaires, la menace devient visible et il est possible d’intervenir à temps. Le message est clair: #StartTheConversation!
Vous avez besoin d'aide?
- Implanté à Bruxelles, le centre de prévention du suicide propose une ligne d'écoute anonyme, gratuite et disponible 24h/24. Il vous suffit d'appeler le numéro suivant: 0800 32 123. Vous trouverez également sur son site web de nombreux outils de prévention du suicide.
- En région wallonne, l’association spécialisée dans la prévention du suicide et l’accompagnement des personnes qui y sont confrontées s’appelle Un Pass dans l’impasse. Outre une ligne d’assistance téléphonique (081/777.150), l’association propose différents services de soutien et de suivi.